Hirondelles et Martinet noir
L'hirondelle rustique : est plus un oiseau de la campagne que des villes et n'hésite pas à faire son nid dans les garages qui restent ouverts dans les communes rurales.
Elle est facile à reconnaître : Front et gorge roux, dos bleu-noir, ventre blanc, très longues rectrices latérales responsables de sa queue finement fourchue, plumes centrales de la queue marquées de points blancs.
L'Hirondelle rustique chante aussi bien en vol que posée, lequel est un doux babillage dans lequel alterne des gazouillis de tonalités variées.
Sa nourriture est composée d'insectes qu'elle attrape en vol.
Le nid en forme de coupe collée à une paroi est composé de boue, il est garni d'herbes et de plumes.
Les nichées successives (2 à 3) comportent de 4 à 6 œufs, la seconde et éventuellement
la troisième avec un moindre nombre d’œufs.
La couvaison dure de 14 à 16 jours et l'envol des jeunes a lieu 19 à 22 jours après l'éclosion.
Les jeunes de la première nichée bénéficieront d'un meilleur entraînement pour le vol migratoire d'automne.
Ils auront aussi l'avantage de pouvoir disposer d'un temps plus long pour le repérage des lieux en vue de leur nidification l'année suivante.
A l'automne les Hirondelles rustiques se regroupent et puis entament leur longue migration jusqu'en Afrique de Sud
La diminution de leurs effectifs est très importante depuis ces 30 dernières années, par manque de lieux de nidification ( disparition des étables , des poutres en bois, nombreux garages et granges fermés,...), de boue au sol et du fait de la diminution de la biomasse en insectes (excès d'utilisation des produits phyto-sanitaires en agriculture, monoculture,...)
L'Hirondelle rustique, symbole à la fois du printemps, de l'automne et des longs voyages
fait largement partie de notre poésie environnementale.
(Texte Jacques Pellerin)
L'hirondelle de fenêtre : S'il est une "hirondelle" familière dans nos villes et nos villages
c'est bien à l'Hirondelle de fenêtre qu'il faut penser.
Plus ramassée que l'Hirondelle rustique, elle présente un dessus bleu foncé apparaissant noir à l'exception d'un croupion blanc bien visible en vol. Son dessous est d'un joli blanc et sa queue est légèrement échancrée (queue d'aronde).
L'Hirondelle de fenêtre arrive, en grand nombre dans nos cités, environ 3 semaines après l'Hirondelle rustique, c'est à dire lors de la première semaine d'avril.
Elle aime bien vivre en colonies, d'où la construction de plusieurs nids dans un même secteur, habités par plusieurs couples.
Elles réhabilitent de préférence leurs anciens nids qu'elles aménagent ou bien elles en construisent de nouveaux. Ils sont faits de boue et de salive. La construction d'un nid nécessite 200 aller-retour par jour entre la récupération de boue proche et le lieu de construction, en bordure de toit des maisons, et cela pendant 10 jours, soit 2000 va et vient qui leur réclament beaucoup d'énergie non utilisée à la ponte et au nourrissage des petits.
C'est une des raisons pour laquelle la destruction des "nids d'hirondelles" est réprimée par la loi.
Il est à regretter que, malgré les interdictions, chaque année des propriétaires s'évertuent à passer leurs façades de maison au karcher, notamment à l'endroit des nids alors détruits, contribuant ainsi à entraîner la grande chute des effectifs de l'Hirondelle de fenêtre.
A cette pratique nuisible, s'ajoute les difficultés, pour cette espèce, de trouver de la boue dans les allées proches de plus en plus recouvertes de bitume et de subir la grande diminution de la biomasse si nécessaire à leur survie.
L'Hirondelle de fenêtre se nourrit en vol d'insectes volants, souvent à plus haute altitude que l'Hirondelle rustique.
Son chant est un faible gazouillis monotone, son cri est un "trrit" ou un "tchirrit" clair et roulé.
L'Hirondelle de fenêtre peut faire deux à trois nichées et comme l'Hirondelle rustique elle regagnera ses zones d'hivernage qui s'étendent du Sud du Sahara au plein sud de l'Afrique, un très long voyage !....
(Texte Jacques Pellerin)
Le martinet noir : il nous vient de sa zone hivernale s'étendant de l'Afrique équatoriale à l'Afrique du Sud.
Le Martinet noir est un oiseau très aérodynamique, noir aux ailes pointues, étalées en faucilles en vol,
à queue en pointe fourchue et à tête ramassée dans son cou.
Sa voix est un cri strident, perçant et unique "srriiirr" reconnaissable entre tous.
Dans la journée, il préfère rechercher les insectes volants au dessus des plans d'eau,
et des prairies, mais on le voit aussi beaucoup dans le ciel de la ville.
Cet oiseau vole en permanence, jour et nuit. Le soir il est en plus grand nombre au dessus des villes.
il s'y laisse porter en altitude au delà de 1000 m par la chaleur urbaine émanant du sol et des maisons.
Il y trouve sa nourriture faite de petits insectes, elle même portée par l'air chaud.
Le Martinet noir ne connait pas d'arrêt de son vol, à l'exception du moment de la ponte et de la couvaison de ses œufs ( 2 à 3) dans son nid construit dans les creux des bâtiments, souvent à hauteur de toit.
Le taux de survie des adultes est de 85% et il peut vivre jusqu'à 21 ans !
Son départ en migration de notre région vers le Sud est très précis.
Chaque année, il quitte le département, (79) pour 98% de sa population, à la date très précise (à un jour près) du 24 ou du 25 juillet.
Cette remarque m'a été faite jadis par un ornithologue à la Roche-sur-Yon, Lucien Grillet , vétérinaire Vendéen, ancien Président du Groupe Ornithologique Vendéen ( avant qu'il ne soit LPO Vendée) en 1989
et j'ai pu vérifier chaque année, depuis 30 années, l'exactitude absolue de cette remarque.
Il est à noter que passé cette date, on peut observer quelques exceptionnels Martinets noirs isolés jusqu'au 15 août voire fin août mais dans ce dernier cas très exceptionnellement.
A titre d'exemple, Je me souviens avoir vu 1 martinet noir isolé un 3 août à Paris !...
Notez bien , cette date du 24/25 juillet et observez les Martinets noirs le soir . A vous de vérifier dans votre commune cette observation et de le signaler sur www.nature79.org
Les populations de Martinet noir ne semblent pas être en diminution comme celle des Hirondelles en général.
(Texte Jacques Pellerin)